Ça va sembler bizarre de dire... ou d'écrire ça... mais au début (début... il y a un mois tout au plus je crois, mais c'est flou, est-ce que je n'ai pas toujours été comme ça...?), c'était un... enfin, comme un... jeu, histoire de voir "jusqu'où je peux aller...". Il y a quelques années, ma mère m'a dit quelque chose de bien méchant, aussi, c'est gravé dans ma mémoire je pense, et je n'ai pas arrêté d'y penser depuis...
C'était un jeu, donc...
J'ai toujours été trop grosse, même si tout le monde me dit que non. Toujous, toujours, toujours. J'ai fait des dizaines de régimes, et ce n'en était qu'un de plus... sauf que celui-là, il allait marcher, merde! J'en avais marre, pourquoi est-ce que moi non plus je ne peux pas être mince...?
Et ça a marché. Des kilos en moins... tous les jours. Oui, ça a marché. Et puis petit à petit... j'ai mangé moins, moins, de moins en moins jusqu'à aujourd'hui, je me mets à penser des heures à l'avance comment m'y prendre pour sauter le prochain repas ; et si je mange, ce que je peux manger et qui ne me fera pas grossir...
C'est devenu comme une vraie phobie pour moi, de manger...
Et je sais que ça ne plairait pas à "celle que j'étais avant", elle, qui passait son temps à dire qu'elle s'en foutait de ce que pensaient les autres... Alors pourquoi est-ce qu'elle passait des heures devant la glace à se regarder, à se détester, à se trouver trop grosse quand il n'y avait plus personne pour exercer son je-m'en-foutisme?
Maintenant... je ne peux pas faire de sport parce que je n'arrive même pas à courir pour attraper le bus sans être crevée pendant 20 minutes, quand je me lève d'une chaise je me sens mal...
Je passe mon temps sur la balance... vous ne pouvez pas imaginer... Je me lève, je me pèse, je me repèse, je prends ma douche, je me pèse, je "mange", je me pèse, je m'habille, je me pèse...
Et j'ai envie de perdre plus mais... dans un mois... est-ce que je passerai mes journées à me peser...? et dans un mois, deux, un an, dix ans...?
Commentaires :
Moi... qui ne mange pas
(...) mais ce n'est pas une vie, ça. Je ne sais pas ce que je vais faire demain... ou dans un mois... ou dans un an... et dans dix ans, qu'est-ce qui va se passer...?Comment ça a bien pu commencer
(...) Et j'ai envie de perdre plus mais... dans un mois... est-ce que je passerai mes journées à me peser...? et dans un mois, deux, un an, dix ans...?
Quand je te lis, j'ai deux ou trois réflexions qui me poussent à te répondre :
- j'ai l'impression que tu es très au clair avec ce que tu fais quand même, tu as conscience, me semble-t-il, que ce n'est pas une solution en soi de se laisser maigrir comme ça, puisque tu n'as plus suffisament d'énergie, mais que c'est obscessionnel et donc difficile à gérer. Tu ne parles pas vraiment d'anorexie, mais ...
- j'ai aussi le sentiment que tu nous parles de ton avenir (et dans dix ans ?), comment le veux-tu vraiment cet avenir ? aimée, mariée, avec des enfants ? ... Cet avenir que tu mets en avant comme cela, est-ce un SOS que tu lances pour savoir si tu seras bel et bien encore là ?
- qu'attends-tu de tes lecteurs ? que l'on te dise que tu as tort de t'auto-détruire ou que tu as raison de vouloir maigrir parce c'est franchement moche les gens trop gros ? Veux-tu te prouver et nous prouver qu'il n'y a que ton corps qui maigrit et pas ton âme, ton bon sens ? Et là, j'ai envie de répondre OUI, tu as raison, il me semble que ta tête pourrait bien à elle seule sauver la partie de l'iceberg que l'on ne voit pas...
A ce rythme la question ne se pose pas, tu n'existeras plus.